150 000 stagiaires en +, 500 salariés en – et 3 années de gel des salaires !

Dans un article daté du 2 Avril 2014 paru sur le site de Localtis, le directeur général (DG) Estampes expose les transformations en cours qui selon lui vont éclaircir l’horizon de l’AFPA. –

La clarté du DG c’est la nuit de l’AFPA.

Après avoir émis quelques craintes quant à la réalisation du plan 100 000 ( ou 20 000 ?/ ou 50 000 ?/ ou 70 000 ?, on ne sait plus) demandeurs d’emploi, Estampes annonce l’objectif de doublement du nombre de stagiaires d’ici à 2017. (Voir le texte complet de l’article ci-dessous)

« Nous ferons plus en volume et moins en durée. Nous pensons ainsi que nous allons doubler le nombre de nos stagiaires d’ici à 2017, de 150.000 à 300.000. »

Comme SUD FPA l’a dit lors du dernier CCE, le DG annonce ni plus ni moins un changement de vocation et de missions pour l’AFPA, changement qui signerait s’il se réalisait :

  • La disparition de la formation qualifiante à l’AFPA (« des bouts de formation » « nous ferons plus en volume et moins en durée »)

  • L’augmentation vertigineuse des tâches administratives pour les formateurs et le personnel d’appui (12 à 15 entrées de groupes par an et par formation !)

  • La gestion par chaque formateur de plusieurs groupes de stagiaires qui devront se trouver de la place sur des plateaux techniques limités en équipements,

  • L’hypermobilité géographique et professionnelle des formateurs

  • La disparition de la motivation des formateurs entrés à l’AFPA avec la mission et l’engagement de s’occuper de A jusqu’à Z du parcours des stagiaires pour que ceux-ci retrouvent un emploi.

  • La pression constante par la gestion des flux . C’est la chaine des modules qui commande et non plus la progression pédagogique des stagiaires

On est dans la pensée magique. Le DG croit que la concordance théorique de la « nouvelle offre » et du Compte Personnel de Formation (qui ne verra le jour qu’en 2015) va faire que les formateurs avec leur culture et leur métier, les plateaux techniques, la matière d’œuvre, les assistantes techniques etc, tous vont venir se ranger dans son grand coffre, comme chez Mary Poppins ! Après la formation low-cost, voici venir le concept de la « fast-form », l’AFPA deviendrait le Mac Do de la formation, implantée partout, pas chère, insipide, d’où l’on sort sans avoir pris le temps de manger, avec le sentiment d’avoir faim une fois passée la porte.

La nouvelle équipe fait dans la communication-fuite en avant. Il faut entretenir la confiance des banquiers et de l’Etat. En Juin 2012 Barou arrive. 1ère communication : le plan de refondation avec les 110 Millions de l’Etat. En cours d’année 2013, voyant que les objectifs ne seront pas atteints, le mot d’ordre c’est le plan 100 000 demandeurs d’emplois. Hélas, c’est un pétard mouillé ! Puisqu’il n’y a pas de financements supplémentaires, chaque financeur changeant simplement l’étiquette des stages qu’il achète. 3ème communication alors, la nouvelle offre et ses 300 000 stagiaires ! Pourquoi se limiter à 300 000 : pourquoi ne pas viser directement les 500 000 ou même le million de stagiaires ? Le million ! Le million ! Quitte à faire de l’affichage, autant voir grand !

Et peu importe ce que pense le personnel de cette communication hyperbolique ! Peu importe les dégâts si un début d’exécution (toujours pour la communication) était donné à cette nouvelle organisation.

Dans cet article, le DG affirme aussi que l’AFPA s’est profondément transformée : en effet, à son tableau de chasse de cost-killer, il est fier de présenter, « 500 personnes en moins » et « pour la 3ème année consécutive, pas d’augmentation de salaire… », alors que les négociations annuelles n’ont pas encore commencé et que le boycott provoqué par une première fin de non-recevoir aux demandes des organisations syndicales n’est pas encore levé !

Il ne faudra pas que le DG s’étonne des réactions !

Tout ceci confirme la très grande estime dans laquelle le DG tient le personnel de l’AFPA !

Article Localtis 02/04/2014 http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250266883000&cid=1250266869865

Après plusieurs années de turbulence liée notamment à l’ouverture à la concurrence, l’Afpa voit son horizon s’éclaircir, à la faveur du plan de formations prioritaires pour l’emploi de 2014 et du compte personnel de formation qui doit être mis en place en 2015. Hervé Estampes, directeur général de l’Afpa, détaille cette transformation en cours.

Localtis : En septembre 2013, après le lancement du plan gouvernemental d’urgence de formations prioritaires pour l’emploi, l’Afpa s’était engagée à accueillir 15.400 stagiaires supplémentaires, où en êtes-vous ?

Hervé Estampes, directeur général de l’Afpa : Nous en sommes à 6.400 stagiaires, ce que nous pensions faire dans un premier temps sans excès. En 2014, le gouvernement prévoit encore 100.000 formations prioritaires, et nous allons y participer. Mais pour le moment, l’opération n’est pas bouclée financièrement. L’Etat met 60 à 70 millions d’euros sur la table par l’intermédiaire de Pôle emploi, les organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) mettent 90 millions d’euros, et l’Agefiph 20 millions d’euros. Mais les régions ne sont quant à elles pas très enthousiastes car elles n’ont pas beaucoup de marge de manoeuvre financière. J’espère que nous allons y arriver car le dispositif est relativement efficace. Il ne faut pas perdre de temps en coordination administrative. Quant aux parcours des stagiaires, nous aurons des retours d’ici quelques mois.

La nouvelle offre de formation que l’Afpa a lancée récemment (voir ci-contre notre article du  20 mars 2014) peut-elle aider à mettre en place ces dispositifs d’urgence ?

Notre nouvelle offre permet beaucoup plus de souplesse, avec une organisation très différente, par collectif de formateurs, chacun pouvant faire un bout de la formation, au lieu de formateur unique pour chaque formation. Cela nous permet d’avoir des entrées beaucoup plus fréquentes : toutes les trois semaines ou tous les mois, contre deux à trois entrées par an actuellement. Cette offre est aussi calée pour pouvoir absorber le compte personnel de formation (CPF) d’ici le 1er janvier 2015. Nous ferons plus en volume et moins en durée. Nous pensons ainsi que nous allons doubler le nombre de nos stagiaires d’ici à 2017, de 150.000 à 300.000.L’Afpa a-t-elle réussi à se stabiliser financièrement, après les années difficiles de l’ouverture à la concurrence ? Les années 2009-2012 ont en effet été catastrophiques pour l’Afpa. Un plan de sauvegarde a été mis en place courant 2012 et il donne des résultats. En 2014, nous allons revenir à un excédent financier. Nous avons fait beaucoup de réformes en interne. Le récent rapport de la Cour des comptes, qui est critique envers notre gestion, s’arrête en 2012. Depuis, l’entreprise s’est profondément transformée. Nous avons 500 personnes en moins, et pour la troisième année consécutive, il n’y a pas eu d’augmentation de salaires. Le plan des formations prioritaires et le CPF sont aussi très porteurs pour l’Afpa. En revanche, les collectivités locales souffrent financièrement. Il ne faut pas que la formation, qui fait partie de leurs compétences, soit sacrifiée…Propos recueillis par Emilie Zapalski

9 avril 2014 6:01 Publié par