Déclaration de SUD FPA à la DGEFP le 27 juin 2017

Le 19 mai dernier les Organisations Syndicales de l’AFPA ont adressé un courrier à l’attention du 1er Ministre, dans lequel elles souhaitaient engager un échange avec lui sur le service public de la formation professionnelle et la place de l’AFPA.

En réponse, le cabinet du 1er ministre nous a proposé de rencontrer la DGEFP. Comment pouvons-nous interpréter cette substitution ?? L’AFPA dont le sort est déjà réglé n’intéresse pas le 1er ministre. Et puis les élections sont passées ! Pourtant L’EPIC a bien une double tutelle ? Pourquoi Bercy n’est-il pas au moins représenté à cette réunion ?

A moins que ce ne soit en fait une bonne nouvelle : nous allons parler seulement formation professionnelle, les problèmes financiers n’étant pas l’essentiel et sont sur le point d’être résolus. L’APFA va avoir enfin les moyens de faire du bon travail…Dehors les problèmes de trésorerie qui empoisonnent la vie de notre institution et qui font craindre les lendemains aux salariés !

Ne rêvons pas. Dans le projet de loi de finances 2017, il est bien écrit que l’AFPA doit réviser son modèle économique et la cour des comptes l’a dit et redit et la DGEFP a approuvé. Il ne faut pas que le budget de l’AFPA plombe celui du ministère du travail.

D’ailleurs la structure de l’EPIC avec des filiales pour les marchés dits concurrentiels et son financement public limité à 110 M € indiquent bien les objectifs de l’Etat. La Gouvernance et la direction générale de l’AFPA vont continuer de pratiquer la réduction des charges, avec pour principale variable d’ajustement, l’emploi, au détriment des obligations d’utilité sociale et de service public. A ce sujet, quand aurons-nous le COP 2017 ? Nous sommes tout de même fin juin 2017. Quand aurons-nous le COP 2018-2020 ?

La présence de la directrice générale de l’AFPA à vos côtés est un signe qui ne trompe pas. Un peu comme si Montebourg avait reçu les métallo d’Arcelor en présence de Mittal ! Vous nous préparez une AFPA réduite, avec des centres fermés. Vous nous préparez une formation low-cost, laminée !

Le plan Macron de 15 Milliards € et de 1 Million de chômeurs formés sur 5 ans ne sera que la suite des plans précédents déqualifiant les organismes de formation et formatant la main d’œuvre aux désirs du patronat ! Servant qui plus est de caution à la loi de rénovation sociale !

Pour SUD FPA Il faut revenir à un financement de la formation professionnelle des demandeurs d’emploi par l’Etat. L’accès constitutionnel à la formation professionnelle qualifiante et de qualité doit être garanti à tous les demandeurs d’emploi de la même façon partout sur le territoire.

La casse des services publics est aussi la casse des salariés du service public.

La DGEFP peut-elle faire en sorte que les accords d’entreprise de l’AFPA soient autre chose que du vent ?

L’égalité professionnelle à l’AFPA nécessiterait un budget conséquent. Le DRH de l’AFPA répond que le financement manque.

Après une politique de gel des salaires de 5 ans, les salariés voient leur pouvoir d’achat s’éroder un peu plus chaque année. A quand des augmentations générales ?

A quand une prévention sérieuse des RPS par la prise en compte de l’attachement de salariés à la qualité de leur travail ? Les suicides se multiplient à l’AFPA.

La Direction Générale de l’AFPA ne pourvoie plus aux remplacements de nos collègues partant en retraite, les nouveaux salariés sont recrutés pour une grande partie en CDD (plus d’un tiers de l’effectif est en contrat précaire et ce ratio dépasse même les 40 % sur la seule catégorie des formateurs, auxquels s’ajoutent tous les contrats intérimaires qui parfois s’étalent sur plusieurs mois et enfin le recours aux auto-entrepreneurs a littéralement explosé cette année avec des progressions allant dans certaines régions jusqu’à 6000% ! Ces choix de la direction Générale fragilisent les équipes pédagogiques et permettent à celle-ci d’employer des salariés échappant à tous les calculs d’effectif. À quand des emplois durables ?

A quand une GPEC digne de ce nom pour un EPIC dépendant pour une part du ministère de l’emploi ? A quand des garanties pour les salariés quand des marchés se perdent ?

Enfin, l’AFPA premier organisme de formation n’a pas d’accord sérieux sur la formation de ses salariés !

Nous ferons suivre cette déclaration au cabinet du 1er Ministre.

28 juin 2017 2:36 Publié par