Cap Plein SUD Ile de France Octobre 2016

Edito

« Le CICE (25 milliards d’€uros) a créé ou sauvegardé de 50 000 à 100 000 emplois en 2 ans ». C’est le Figaro qui le dit. Et d’autre part, le Figaro (encore) estime « Le coût insoutenable du chômage » à 76 Milliards d’€uros par an (pour 3,6 – voire 5 – millions de chômeurs). Voici donc les bases d’un petit problème de robinet : Combien « coûte » chaque emploi créé, combien « coûte » un chômeur ? Si vous avez répondu entre 250 000 et 500 000 € par emploi créé, et entre 15 200 et 21 714 € par chômeur, c’est gagné ! Et encore, si on devait prendre en compte le « sauvetage » d’Alstom Belfort, avec 700 Millions d’€uros pour sauver (provisoirement) les quelque 700 salariés du site, on explose les compteurs. De fait, si on y ajoute les 15 Milliards d’€uros à venir au titre de la poursuite du CICE, le MEDEF entre dans le top 10 des dépenses du budget de l’État.

Au total, 40 Milliards d’€uros de subventions aux entreprises, pour quel résultat…

Tiens, puisqu’on parle de subvention, voyons ce qu’on aurait pu faire avec ces 40 Mds € : avec un budget grosso-modo de 1 Milliard d’€ par an, l’AFPA aurait pu se voir garantir son fonctionnement jusqu’en 2056. Et pour quels résultats ? Selon les derniers chiffres d’avant la régionalisation des crédits de la formation professionnelle, plus de 200 000 chômeurs accueillis et orientés, plus de 120 000 stagiaires avec un diplôme en poche à l’issue d’un vrai parcours de formation, et plus de 66 % qui trouvent un emploi durable. Et ça tous les ans. Pour les 40 prochaines années.

Alors Yves Barou, Président de l’AFPA, peut bien se féliciter de l’utilité sociale de l’Association, qui accueille quelques migrants et quelques réfugiés, il n’en ressort pas moins que l’avenir de l’AFPA ne se prévoit pas à 40 ans, mais plutôt d’ici les quelques jours qui nous séparent de la dissolution de l’Association. Alors, plutôt que de conclure par un « Si l’AFPA n’existait pas, il faudrait l’inventer », lui et ses amis politiques encore au gouvernement feraient mieux de penser « Et si l’AFPA n’existait plus… à cause des décisions qu’on n’a pas prises ».

Formation des réfugiés politiques : Stains, Lardy et Champs s’y collent

Ils sont une centaine, hommes et femmes, accueillis sur 3 centres de formation pour les 8 prochains mois en moyenne. La moitié a un contrat de travail signé avec Humando, boîte d’intérim d’insertion. L’autre moitié est prise en charge par l’État et Pôle Emploi, à l’instar des chômeurs. Au delà des problèmes intrinsèques (recrutement des formateurs FLE, absence de traducteurs, … ) s’ajoutent tous les problèmes de paperasserie à aller collecter auprès de tous les intervenants (Conseil départemental pour le RSA, préfecture pour les autorisations de séjours, …). Si après ce parcours du combattant (sans jeu de mots) dans le mille-feuille territorial français, les réfugiés ne sont pas complètement « formés à la Citoyenneté », c’est à désespérer. L’État central et jacobin avait probablement des torts, mais on ne peut pas dire qu’on ait gagné au change en simplification. Concernant la partie économique, chaque parcours est financé intégralement (formation + restauration + hébergement) par l’État, Pôle Emploi et le FAFTT (Collecteur des fonds de la form pro des entreprises de travail temporaire). Forcément, ça risque de créer des jalousies avec nos stagiaires habituels, ceux à qui justement on vient de retirer la prise en charge des repas et de l’hébergement. Quand SUD FPA martèle que l’Égalité républicaine d’accès à la formation ne peut être assurée que par l’État, sous forme de subvention, c’est aussi pour éviter l’embrasement des banlieues.

Bilan au 3ème trimestre du plan de formation interne

Grâce aux outils que SUD FPA a créés et réussi à faire adopter par la direction régionale (promis, nous n’irons pas plus loin dans la cogestion), il est beaucoup plus facile de suivre centre par centre la réalisation des prévisions de formation du personnel. Et là, on découvre que tous les salariés d’Ile de France ne sont pas logés à la même enseigne comme le note la Commission formation du CRE dans son compte-rendu de la réunion d’octobre. Avec seulement 35,4 % de taux de réalisation au 30 septembre, le parcours d’intégration des formateurs (DFA – Devenir Formateur à l’AFPA) est le parent pauvre de ce bilan. Pire ! Le DFA3 (qui dure 5 jours), celui qui termine le parcours pédagogique des formateurs et permet, entre autres, de passer au niveau « Formateur Expert » (avec à la clé une augmentation de 3%) n’est réalisé que pour à peine 1 formateur sur 4 (22,8%). L’adage des cordonniers avec leurs pompes moisies se vérifie une fois encore.

Plan 500 000 : du saupoudrage sur tout

Et surtout du saupoudrage. Entre le Conseil Régional et Pôle Emploi, c’est à qui commandera le plus de parcours, les plus courts possible, et surtout les moins chers. Le tout dans des délais intenables. Le CRIF tient la corde, avec un appel d’offres « formations transverses », en fait des formations savoirs de base/anglais professionnel/ bureautique-numérique. L’AFPA a remporté 1986 places « bureautique -numérique» (notez la précision), pour des formations de 2 semaines, le tout payé 705 k€, soit un peu plus de 5 €/HTS (lorsque l’AFPA est payé 10 €/HTS, ça ne suffit pas à équilibrer les comptes). Il va donc falloir trouver des innovations pédagogiques, du genre 2 fois plus de stagiaires par groupe. Bon courage aux formateurs/trices, et aussi aux stagiaires qui vont découvrir les joies de l’auto-démerdation. La bonne nouvelle (sic), c’est que leur calvaire ne durera « que » 2 semaines. Et pour mémoire, les stagiaires volontaires ne seront pas rémunérés le temps de leur formation (durée < 300 heures). Sûr que ça va motiver les foules.

Le saviez-vous ? Jurys des sessions de validation : le rôle du formateur (1/2).

Vous avez le sentiment que le nombre de tâches qui vous sont confiées augmente sans cesse ? SUD FPA vous propose régulièrement des fiches pratiques, répertoriant les textes de référence. Pour chacun d’eux, nous avons extrait les paragraphes concernant le thème de la fiche. Nous espérons que cela vous aidera à répondre à des questions telles que :

Quelles sont les tâches que je dois obligatoirement effectuer ?

Quelles sont les tâches que je peux éventuellement accepter, bien qu’elles ne soient pas de ma responsabilité ?

Quelles sont les tâches que je n’ai pas le droit d’effectuer ?

Et pour commencer, l’analyse du référentiel formateur (AFPA).

Ce référentiel décrit les tâches du formateur AFPA. Celles-ci varient en fonction de la classification du formateur.

 

  • Pour les formateurs « classe 9 » : aucune tâche liée aux jurys ;

  • Pour les formateurs « expert » et « conseil » , « classe 10 et 11 » : aucune tâche liée aux jurys. Mais ils mettent en œuvre des prestations de certification.

 

Commentaires :

La mise en œuvre, c’est la réalisation de prestations de certification, par exemple dans le cadre d’un jury de CCP (à condition de ne pas être le formateur du candidat). Cela signifie que le formateur EST jury, ce qui « justifie » que cette capacité soit déniée à un formateur « simple ».

 

Les formateurs ne sont tenus à aucune intervention concernant les jurys, quelle que soit leur classification.(À suivre … )

Dans le cadre de sa commission interne sur l’organisation du travail (le travail réel et le travail prescrit), SUD FPA vous proposera régulièrement des articles rappelant les limites du lien de subordination, ce qu’on peut accepter, ce qu’on peut refuser dans le cadre de son contrat de travail. Plus globalement, notre démarche s’inscrit dans la lutte contre le mal-être au travail, la lutte contre la perte de sens au travail.

Certes, les premiers articles traitent des problématiques des formateurs/trices, mais tous les emplois sont concernés par la souffrance au travail, et nous en tenons compte dans les articles à venir.

Pour trouver un représentant SUDFPA-Solidaires en Ile de France

Paris : Martine GLEYZE

Nanterre/Meudon/Plessis : François DUVAL

DRIF : Jean-Marc CELLIER

Stains/Gonesse : Bertrand DULIEU

Champs/Meaux : Jean-Jacques LEFEBVRE

Créteil : Bernard BONNET

Évry-Ris/Lardy : Jean DUFAU

Bernes / SOA : Pascal GRANDIN

28 octobre 2016 2:08 Publié par