Inspection du travail : la réforme de Sapin est rejetée par le Parlement

Communiqué de SUD TRAVAIL AFFAIRES SOCIALES

La réforme de l’inspection est rejetée par le Parlement

Ne boudons pas notre victoire et dans les prochains jours prenons le temps de nous réjouir

C’est donc une victoire politique pour le syndicalisme de lutte que d’avoir fait mettre un genou à terre un Sapin qui depuis 18 mois labourait le terrain, pour ne pas dire bourrait les cranes. Oui, le char de l’état avançait ; écrasant tout, à coup de séminaires, colloques, discours, interviews démontrant que l’inspection ne savait pas travailler, petits fours, « démocratie participative », flatteries à sa hiérarchie pour lui dire qu’elle était l’avant-garde éclairée de la rénovation du ministère fort.

Mais Sapin n’a pas persuadé ses agents, sa hiérarchie, les confédérations; il n’a pas persuadé le Parlement que sa contre-réforme allait améliorer le service public : surtout avec des effectifs en moins, et un emboitement de compétences qui nuirait obligatoirement à l’indépendance et à l’autonomie de chacun.

Le Ministre a dû même mettre dans la loi le principe d’indépendance en forme de concession pour rassurer. Une bien maigre garantie : où est l’indépendance quand on ajoute des chefs et que ces derniers décident des sanctions ?

Il n’a pas non plus convaincu les medias et cela c’est grâce aux syndicats SUD, CGT, SNUTEFE et FO, mais aussi aux collègues qui ont parlé dans la presse, qui ont illustré par mille exemples les dangers de la réforme.

C’est une victoire contre la violence et le mépris qui proclamait aux 3000 agents : « vous changerez tous de travail, et si vous ne le voulez pas c’est parce que vous êtes des corporatistes d’un autre âge ». Cette victoire n’est pas amère. Elle permet de renverser pour un moment le rapport de forces dans notre administration. Depuis l’assassinat de nos collègues en 2004 et le rapport Bessière qui a suivi, la DGT a creusé un fossé profond avec les agents. Le DGT a tout fait pour ne pas soutenir l’inspection du travail, la discréditer, et réduire les droits des travailleurs depuis son arrivée en 2001. Il fréquente les patrons assidument : Le travail du dimanche, l’amiante, le statut des stagiaires en sont de très bon exemple.

Le ministre lui-même n’a pas fait avancer d’un poil les droits et garanties des salariés. Il n’est pas revenu sur les contre réformes de Raffarin et Sarkozy.

Quelquefois, les petits gagnent contre les gros. Les milliers de roseaux ont gagné contre le Sapin.

Les perspectives ? La loi n’est pas votée. Les décrets sont bloqués. Le plan de requalification des contrôleurs n’est pas remis en cause dans son principe. Les UC ne pourront pas être mises en place, sans loi, ce qui nous convient très bien. Ce projet ne doit pas réapparaître sous quelque forme que ce soit. Nous allons demander l’ouverture de négociations sur le renfort des pouvoirs des seuls agents de contrôle, des effectifs supplémentaires (rappelons que si nous sommes à la moyenne européenne selon le BIT, notre inspection étant généraliste, nous sommes bien en dessous de cette moyenne), et des garanties pour que la réorganisation des services en UC soit abandonnée.

28 février 2014 5:52 Publié par