Période d’observation sociale

Le DRH s’est adressé par note interne datée du 13/03/2014 à tout le personnel pour essayer de contrer le boycott syndical de la présentation du lancement de la nouvelle offre.

Puis le lendemain, il envoie aux représentants syndicaux nationaux les réponses de la direction générale aux 5 conditions de reprise que celles-ci ont posées.

1) Pour les erreurs du rapport de la cour des comptes, le DRH affirme qu’il donnera des explications par écrit avant le 20 mars. Idem dans son courrier aux Organisations syndicales. A qui le DRH compte-t-il donner des explications ? Aux salariés ? De quelle manière ? Aux commanditaires ? De quelle manière ?

2) Pour la 2ème condition, le DRH propose une date de réunion le 31 mars prochain sur la base d’un cadre de propositions adressé 8 jours avant.

3) Pour l’information économique et stratégique du CCE, le DRH propose un CCE supplémentaire sur la refondation le 10/04 (exit la nouvelle offre ?). Il promet que l’expert du CCE aura accès à tous les documents nécessaires à sa mission.

4) S’adressant aux salariés, le DRH justifie l’existence de sa note dite de réflexion. Telle était sa vision qu’il ne retire pas mais qu’il consent, dans un grand sacrifice, « souhaitant avant tout la reprise des dé», à « dépasser », puisque « les idées ne se retirent pas ». (Nous n’appelons pas « idée » l’attitude draconienne et pavlovienne qui consiste à transformer mécaniquement toute difficulté d’entreprise en non augmentation de salaire.). La réponse de la direction aux organisations syndicales est que le document de réflexion ne sera plus utilisé pour quoi que ce soit à l’Afpa.

5)Enfin, en ce qui concerne l’organisation des réunions de présentation de la “Nouvelle Offre” : le DRH répète aux salariés que la direction souhaite « que ce soit un moment d’écoute puis d’échanges… » Dans le courrier destiné aux organisations syndicales, le DRH souligne le caractère volontaire de la participation, …ce qu’il a oublié de préciser aux salariés ! Et il ajoute que l’information sera accessible à tous ceux qui n’auront pas pu participer, l’emploi du verbe « » déniant par avance tout effet au boycott !

 

Que retenir de ces écrits ? Admettons que le DRH ait en partie répondu aux conditions des organisations syndicales. Mais l’esprit de leurs conditions est d’exprimer le malaise social des salariés.

 

Est-ce que le DRH donne un quelconque signal de compréhension du malaise social de l’AFPA ?

Les salariés qui ont commencé à s’exprimer dans tous les centres sont-ils entendus ? Vont-ils l’être ? Notamment sur leurs salaires, leurs conditions de travail, les injustices, les dépenses inutiles comme le budget de la T9…

 

Comment s’assurer que la direction a compris ?

 

La direction propose plusieurs dates :

 

  • le 20 mars, une réunion de réponses aux conditions des Organisations syndicales
  • le 24 mars, les Organisations syndicales devraient recevoir le cadre de propositions
  • le 26 et 27, un CCE ordinaire est prévu
  • le 31 mars, le DRH invite les Organisations syndicales à négocier ce cadre
  • le 10 avril un CCE supplémentaire

 

Il faut donc que les Organisations syndicales et les salariés mettent graduellement la direction à l’épreuve.

 

SUD FPA n’appelle pas à lever ou à continuer le boycott. Un tel appel ne peut être qu’intersyndical ou redoublant un appel intersyndical ou suite à un désaccord syndical. Appeler au lever de boycott en ce moment, c’est laisser seuls les salariés face à la direction alors qu’ils ont commencé à s’exprimer. C’est les abandonner en rase campagne.

 

La distance qui sépare les salariés de la direction est si grande que la reprise du dialogue ne peut se faire qu’à petits pas et en prenant un certain temps.

 

Pour SUD FPA, il est de toute façon hors de question d’appeler à la fin du boycott avant que les 1ères propositions de la direction aient été exécutées.

 

SUD FPA propose donc à l’intersyndicale de considérer que le boycott a acté en quelque sorte un dépôt de bilan du dialogue social et qu’il faut pour reprendre le dialogue un plan de redressement du dialogue et une période d’observation préalable qui pourrait s’ouvrir après la réunion du 20 mars, pour que :

 

  • les élus et les salariés s’expriment – comme ils vont déjà le faire lors des boycotts des CRE/CE des 18 et 19 mars – et rassemblent leurs doléances qui seraient remises à la direction par exemple lors du CCE du 10 avril,
  • la direction imagine, ce serait donc le projet de plan de redressement du dialogue social, des réponses aux demandes déjà connues des salariés (N’est-ce pas la direction qui demande aux salariés de faire preuve de créativité ?)

 

Il serait mis fin au boycott dès lors que les organisations syndicales et la direction seraient tombées d’accord sur ce plan de redressement du dialogue. Les décisions que les organisations syndicales et la direction vont prendre ont tout à gagner à être mûries.

 

Comment augmenter les salaires des classes 1-12 ? Comment en la matière dépasser les « contraintes budgétaires » ?

 

L’effet report des augmentations individuelles et promotions des classes 13-17 des années 2010-2013 représentera en 2014 un coût annuel non chargé de 5 Millions d’€. (De quoi accorder aux classes 1-12 une augmentation de près de 2% !)

 

Les classes 13-17 représentent encore un effectif de 1 000 ETP alors que les effectifs continuent de baisser. Pour 6 salariés, il y a un chef ! Le directeur de la stratégie a sous ses ordres au moins 4 directeurs, direction de l’utilité sociale, directeur des relations partenariales, directeur de la prospective, directeur de la stratégie numérique…Aux services comptables du siège, il y a bientôt plus de chefs que d’exécutants. (Quel orchestre !). Il y a même à la DRH un directeur de l’organisation et des conditions de travail…Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe, c’est l’inflation continue des titres et des salaires…quand un chef est remplacé par un chef, il est mis en vacance au siège…le temps de remplacer un chef qui…

 

Pour ne citer qu’un seul exemple, sur les 1 600 heures de travail d’un formateur, seules 500 heures lui reviennent sous forme de salaire.

 

Ne parlons pas du coût de l’absentéisme…

 

Enfin, le départ de la T9 permettrait l’économie d’un budget et serait avant tout l’acte symbolique qu’attendent tous les salariés de l’AFPA.

17 mars 2014 9:00 Publié par