chômeur formation

Cap Plein SUD IDF août 2016

Sommaire

– Edito : Chômeur ! Un métier d’avenir

– CDD, ça rime avec RTT ? L’AFPA dit non

– Temps de travail des formateurs : définitions

– Coup de fatigue 

 Chômeur ! Un métier d’avenir…

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 Rendez-vous compte, tout le monde se les arrache, les chômeurs. Du gouvernement, forcément, à Philippe Richert, président de la région Grand Est, en passant par Pôle Emploi, qui en profite à l’occasion pour s’inventer un nouveau rôle, la conception pédagogique (cf. photo), c’est à qui prouvera qu’il est le plus attaché à combattre le « cancer » du chômage.

Et tout ça grâce au plan « 500 000 formations supplémentaires ». Bien sûr, il y aura toujours les grincheux, dont SUD, qui verront le verre à moitié (trois-quarts ?) vide. Qui feront remarquer, par exemple, que le gouvernement valide le plan 500 000 lors du conseil des Ministres le 30 juin, et que le 8 aout, il valide également la loi travail, qui entérine la fin des 35 heures, loi travail qui permet d’obliger ceux qui ont un emploi à travailler plus (pour gagner moins), ce qui rend encore plus difficile l’accès à l’emploi de ceux qui n’en ont pas. Ou ceux qui feront remarquer que les formations ne durent en moyenne que 6 semaines. Quand on sait que pour former un-e électricien-ne, par exemple, il faut 3 ans à l’Éducation Nationale, 9 mois à temps plein à l’AFPA – du temps où l’AFPA était acteur du Service Public de l’Emploi -, les « chômeurs de longue durée et les moins qualifiés » ont intérêt à mettre les bouchées doubles s’ils veulent apprendre un « métier » qui leur permettra de décrocher un « emploi » dans les métiers du numérique, des énergies renouvelables, du BTP ou de la restauration.

Ou alors, une fois encore, les chômeurs sont les dindons d’une farce au goût amer.

 À l’AFPA, les CDD ont des droits, surtout celui de se taire et bosser.

 « On ne va quand même pas donner des congés à quelqu’un qui ne vient travailler que 15 jours ! » C’est par cette sentence sans appel que madame la directrice régionale a réglé le cas des formateurs CDD, qui n’ont pas droit aux modalités 37 heures/semaine avec récupération sous forme de RTT. Partant de ce principe, on pourrait aussi leur refuser le droit de tomber malade pendant cette période, voire leur interdire d’avoir des accidents de travail pendant qu’ils travaillent. « C’est vrai, quoi ! Ils ont tout le reste de l’année, y’a pas de raison que ça leur arrive précisément pendant qu’on leur donne du boulot ». Quoi qu’il en soit, tous les salariés d’une même entreprise ont les mêmes droits, quel que soit leur type de contrat. Refuser des droits à un salarié sous prétexte qu’il est sous CDD est interdit : ça s’appelle de la discrimination, c’est illégal dans tous les États membres de l’Union Européenne depuis le 28 juin 1999 (directive 1999/70/CE). L’argument selon lequel les CDD signent un contrat de 35 heures est fallacieux : tout le monde a un contrat de travail à 35 heures, hors les contrats à temps partiel et les cadres au forfait jours, puisque c’est la définition d’un Emploi Temps Plein. À l’AFPA, un accord d’entreprise prévoit 3 modalités pour un emploi à temps plein : 35 ou 37 heures hebdomadaires, ou bien alternance 31-39 heures Ce qui est dégeulasse, c’est de refuser la modalité 37 heures aux CDD, et particulièrement aux CDD formateurs, tout en les obligeant à faire 35 heures de face à face pédagogique : la direction sait parfaitement que les CDD ne viendront pas réclamer ni leur temps de préparation (conséquent, comme pour tous les formateurs), ni leur temps de veille. Quant aux réunions techniques, c’est tout juste s’ils y sont conviés… quand elles existent encore.

Travailleurs sous CDD, les représentants  SUD FPA Solidaires de votre établissement sont d’ores et déjà prêts à agir ! Contactez les, pour faire valoir vos droits ! C’est pas parce qu’on est précaire qu’on doit subir sans réagir !

 Temps de travail des formateurs : le saviez-vous ? Définitions (2/2)

 Pour clore cette rubrique « Le saviez-vous ? » consacrée au temps de travail des formateurs (Caps Plein SUD IdF Avril, Mai et Juin-Juillet) restaient 2 définitions : Temps de préparation et réunions techniques.

Temps de préparation.Qui n’a jamais été face à des stagiaires ne peut mesurer, voire comprendre l’importance du travail préparatoire au face à face avec des adultes en formation. Certains ignares allant même jusqu’à le réduire à « ça vous prend quand même pas une heure pour faire des photocopies ». Ce temps sert à faire une multitude de choses, dont des choses matérielles, mais il sert également à SE préparer soi-même. On n’est à l’aise dans son métier de formateur que lorsqu’on n’a plus d’appréhension à entrer dans l’atelier ou la salle de cours. Ce temps de préparation est si important que l’Éducation Nationale l’a fixé à 1 pour 1 (1 heure de préparation pour 1 heure de face à face), la convention collective de la formation professionnelle, pourtant pas reconnue pour son caractère social, fixe la répartition à 10 heures de préparation pour 25 heures de face à face. À l’AFPA, il ne reste plus qu’une seule heure de préparation (l’accord RTT a fait passer ce temps de 4h à 1h). Il va sans dire que le temps de préparation se fait HORS la présence des stagiaires. Si donc, vous êtes en face à face pédagogique 35 heures / semaine, cette heure de préparation devient votre 38ème heure de travail hebdomadaire (35h de face à face + 2h de veille technique & pédagogique). Pas de panique, cette heure n’est pas une heure de bénévolat hebdomadaire : vous avez capacité soit à la récupérer, soit à vous la faire payer, comme toute heure supplémentaire.

Réunions techniques.
C’est la « participation [de chaque formateur] au travail du collectif dans le cadre de l’UP ou de l’établissement ». C’est le titre donné par la direction à ce chapitre. En fait, il s’agit de réunir régulièrement l’ensemble des formateurs d’un même GRN (UP) pour discuter de l’organisation générale des formations, et de leur mise en œuvre. D’une durée hebdomadaire moyenne d’une heure, par exemple 1/2 journée par mois, elle permet d’échanger entre collègues et manageur, en dehors de toute présence des stagiaires. Bien sûr, ces réunions s’effectuent sur le lieu de travail, et il appartient à la direction de les planifier, et d’organiser le continuité de la formation des stagiaires présents, dont les formateurs n’ont plus la charge le temps de la réunion.

 Coup de fatigue !

Il y a ceux qui partent en vacances et il y a ceux qui restent.

Pour ceux qui restent, il y a leur boulot et celui de ceux qui partent en vacances.

En plus, il y a ceux qui sont mutés et qui ne sont pas remplacés.

Et ceux qui sont malades et qui ne sont pas remplacés.

Alors, leur boulot s’ajoute pour ceux qui partent en vacances et pour ceux qui restent.

Vous voulez un exemple ?

Prenez un centre de formation, avec deux assistantes techniques et demie. La demie est mutée sur un autre centre ; reste deux ; déjà, en temps normal, les conditions de travail se tendent.

Arrive la période d’été, l’une des deux prend quatre semaines de congés bien mérités. D’ailleurs, on lui a demandé de poser ces 4 semaines d’affilée… Elle n’est pas remplacée, même si son retour est prévu mi-septembre…

 Arrive le premier lundi de septembre, le plan 500 000 et ses entrées multiples. L’entrée de 10 nouveaux groupes est prévue. Allez, même avec « seulement » 10 stagiaires par groupe (ce qui est un minimum, certains entrent plutôt à 16), cela fait au minimum 100 personnes à accueillir.

 Soit 100 personnes à qui expliquer le fonctionnement du centre, 100 fiches de renseignement à récupérer, 100 dossiers de rémunération à constituer (qu’il faudra ensuite photocopier en double exemplaire), 100 personnes à entrer dans les systèmes d’information, 100 livrets stagiaire, 100 attestations d’entrée en formation, 100 contrats de formation à remettre (donc à avoir préparés)…

 Tout cela, toute seule, alors que le mot d’ordre en début de mois, c’est « la valo d’abord ! », alors qu’il y a l’accueil du centre à faire, le scan des feuilles de présence de la semaine précédente, les autres rendus comptes à assurer…

 Le slogan de l’AFPA « on a tous droit à plusieurs vies (professionnelles) » prend tout son sens : hé oui, chères assistantes techniques, vous avez le « droit » de faire le boulot de trois personnes dans la même journée de travail ! Il fallait y penser, non ? Par contre, pour votre vie personnelle, vous repasserez !

Pour trouver un représentant SUDFPA-Solidaires en Ile de France

Paris : Martine GLEYZE

Nanterre/Meudon/Plessis : François DUVAL

DRIF : Jean-Marc CELLIER

Stains/Gonesse : Bertrand DULIEU

Champs/Meaux : Jean-Jacques LEFEBVRE

Créteil : Bernard BONNET

Évry-Ris/Lardy : Jean DUFAU

Bernes / SOA : Pascal GRANDIN

9 septembre 2016 8:16 Publié par