CAP Plein SUD IDF Février 2018

EDITO : SUD, mini syndicat, méga pagaille ! C’est le titre d’un article paru en 2010 dans « Alternatives Économiques ». 8 ans plus tard, rien n’a changé, en tous cas pour ce qui est de chambouler le ronron établi . Il suffit de se reporter aux réactions suite à notre dernière newsletter (n° 10 14 février 2018). SUD FPA y dénonce la culpabilisation des salariés de l’AFPA par l’IGAS et l’IGF, sans qu’aucun des membres du conseil d’administration ne réagisse, aussitôt, la direction nous menace d’un procès si on ne retire pas le document en ligne sur notre site. De même qu’on y dénonce la rémunération indécente de la dégère, voilà-t-il pas qu’une semaine plus tard (le 22), on trouve la justification sur l’AGORA, qui au passage, en profite pour balancer sur la rémunération supérieure de 15 % du prédécesseur – on admire la classe. On espère le même genre de réaction, aussi bien de la part des salariés que de la direction sur nos autres interpellations (Accord d’UES, projet d’accord don de congé, télétravail, etc.

Pour en revenir au salaire, il n’y a pas que celui de notre cheffe qui soit indécent : le nôtre aussi l’est devenu, au sens littéral du terme. On entre maintenant dans la huitième année sans aucune augmentation de salaire – sauf pour quelques privilégiés de la caste dominante – ce qui veut dire qu’en terme de pouvoir d’achat, avec une inflation même « minime » de 1 % par an, c’est 8 % de salaire perdu. Et 8 %, c’est 1/12ème, soit 1 mois de salaire. Et ça passe, sans heurts, de même que le non versement de l’indemnité de Congés Payés (ICP) ou de la subvention des Activités Sociales et Culturelles (ASC), l’une et l’autre étant une part du salaire de chacun de nous, que nous doit l’employeur. En résumé, à l’AFPA en 2018, il faut travailler un mois gratuitement, il faut faire l’avance de trésorerie, il est interdit aux syndicats de communiquer avec les salariés. Et si possible, sourire et dire « Merci Patron ! ».

Eh ben chez SUD FPA, on en a marre que rien ne bouge. Alors on va continuer à bousculer l’ordre établi et continuer à faire passer le message que c’est bien Tous Ensemble qu’on peut faire bouger les choses. SUD FPA mini syndicat peut-être, mais qui ne lâche rien…

 

Brèves de CRE

Neige en IdF le 7 février : Certains directeurs font du zèle (pour la prime ?)

Nos cousins de la belle province se sont bien marrés cette semaine là en nous voyant essayer de nous dépatouiller avec nos 15 à 20 cm de neige (tabernacle & caribou !). Quoi qu’il en soit, c’est un fait, nous avons été nombreux à ne pas avoir pu nous déplacer, et ceux qui l’ont fait ont parfois dû prendre des risques – que l’AFPA n’aurait pas voulu assumer s’ils s’étaient avérés – pour aller au boulot. Autant la consigne pour les stagiaires a été claire, et indiquée rapidement, autant pour les salariés, c’est le flou. Jusqu’à hier. La directrice régionale nous a informé que la gestion de cette journée incombait aux directeurs des établissements, qui devaient évaluer l’accessibilité et les moyens pour se déplacer : « on a fait un tableau en comité de direction » a-t-elle précisé. Sauf que, d’aucuns de ces directeurs ont jugé que le fait d’avoir passé un coup de pelle à neige devant l’entrée du centre remplissait la case « accessible », sans se poser la question « depuis où ? ». Bref, le royaume de l’arbitraire, une fois de plus. « Oui, mais il ne serait pas normal que ceux qui ont mis 3 ou 4 heures pour venir soient traités de la même manière que ceux qui ne sont pas venus », nous a répliqué notre directrice régionale à notre interpellation sur l’obligation faite aux salariés de poser une journée de congés pour compenser. Nous lui avons rappelé que les salariés faisaient déjà des efforts sur leur salaire depuis de nombreuses années (cf. ci-contre), et qu’ils n’avaient pas à subir en plus la perte d’un jour de congé. Et que, si vraiment elle voulait distinguer les salariés qui sont venus malgré les risques, il était dans le pouvoir des directeurs d’accorder une journée d’absence autorisée, en compensation. Chiche ! (on peut rêver)

 Ponts 2018-2019 : Pour la 3ème fois, un pont complet pour tous.

On a la date : le pont non récupérable pour la période 2018-2019 sera le 24 décembre. Et c’est un lundi. Et il faut dire merci, car la directrice régionale nous le signale à chaque fois : on ne lui fait que des reproches, et on ne souligne jamais quand elle fait des choses bien. C’est sûr, elle aurait pu décider que le pont non récupérable soit un vendredi, ce qu’elle n’a pas fait. Comment on dit « Merci not’ bon maître » au féminin, déjà ? Parce que quitte à remercier quelqu’un pour les jours donnés, on rappelle, une fois de plus, qu’on a perdu 1 mois de salaire depuis la dernière augmentation (en 2011), soit 20 jours par an que chaque salarié « donne » à l’AFPA. Alors nous aussi, on aimerait bien un peu plus de reconnaissance, par exemple les jours où il neige. Sinon, resteront à récupérer les 2 novembre 2018 et 31 mai 2019. À moins que, touchée par la grâce… (on peut rêver bis) .

 Appel d’Offres IdF : Le pire n’est pas encore connu

Après avoir tablé sur 2,6 Millions d’heures de formation de périmètre accessible, une lecture plus fine des contraintes de l’Appel d’Offres du Conseil Régional IdF revoit la périmètre à la baisse à hauteur de 2,3 Millions d’HTS accessibles. Et encore faut-il être retenu après avoir postulé. Et pour retenu, il faut proposer des parcours « en adéquation et pertinence avec les besoins du marché de l’emploi » (20%), être « pas cher » (20%), avoir des moyens humains (15%), « modalités de recrutement des stagiaires » et avec qui (15%), être « innovant tout au long du parcours jusqu’au placement » (10%), « être partenaire avec des entreprises » (10%) et enfin, mais on sent que ça n’intéresse pas trop le CRIF, « avoir des moyens matériels » (par exemple des ateliers avec de l’outillage et de la matière d’œuvre) (5%) et accompagner les stagiaires pour l’accès à l’emploi » (5%). Donc, pour faire court, seront retenus les OF qui ne sont pas cher, avec beaucoup d’imagination pour prétendre être « innovants ». Et on s’en fout qu’ils n’aient pas de moyens techniques, et on s’en fout qu’ils accompagnent ou pas les stagiaires dans leur recherche d’emploi.

Reste à savoir à quelle hauteur seront abondés les marchés en cours (PRC4, PRFM et PRFT) qui devraient entrer dans le « Plan Investissement Compétences ». Et là encore, l’AFPA n’a aucune information.

 Indemnité de Congés Payés (ICP) : payée avec 9 mois de retard…

Le nombre de jours de congés acquis par mois travaillés ou par période de 4 semaines est de 2,08 jours ouvrés (soit 25 jours sur une année complète). L’acquisition des jours de congés est fonction du travail effectif. L’Indemnité de Congés Payés est destinée à compenser la perte de salaire consécutive à l’absence du salarié pendant le congé annuel. Il faut comparer 2 méthodes : le maintien de salaire et la règle du 1/10ème.

On retiendra la règle la plus favorable pour le salarié.

1ère méthode :

Maintien du salaire. Cette règle permet de valoriser l’absence et de calculer le maintien de salaire. L’ICP est égale au montant de la retenue pour absence. Le salaire maintenu se calcule sur celui du mois précédant le congé. Chaque période de congé donne donc lieu à calcul. C’est seulement lorsque le salarié aura pris la totalité de ses congés que l’on sera en mesure d’apprécier la situation la plus avantageuse en additionnant la valorisation de tous les jours de congés pris. En principe, cette règle est plus favorable si une augmentation de salaire a eu lieu dans les 2 dernières années.

2ème méthode :

Règle du 1/10ème. L’ICP est égale à 1/10ème de la rémunération brute cumulée perçue au cours de la période unique de référence .

Remarques : pour les CDD, c’est par défaut la règle des 10 % qui s’applique. L’indemnité de congés payés est alors calculée sur la rémunération totale brute y compris l’indemnité de précarité, à l’exception des primes annuelles, exceptionnelles (non liées à l’activité) et des avantages en nature. Sauf en cas d’absence longue, et vu la misère salariale qui touche la plupart des salariés de l’AFPA depuis 2011, la différence en faveur des salariés devrait se voir sur la prochaine paye.

Si vous avez besoin de calculer votre ICP, ou de vérifier la somme ICP qui apparaît sur votre bulletin de salaire, rapprochez vous d’un délégué SUD FPA qui vous y aidera.

12 mars 2018 4:45 Publié par