L’AVENIR DE LA CHAMPAGNE ARDENNE AFPA – Communication intersyndicale SUD FO CGT

Communication intersyndicale SUD/FO/CGT AFPA Champagne Ardenne

CRE EXTRAORDINAIRE

“L’AVENIR DE LA CHAMPAGNE ARDENNE”

Au cours du CRE extraordinaire du mois de novembre 2014, vos organisations syndicales (OS) avaient constaté le refus de la Direction régionale de répondre clairement aux questions portant sur le devenir des formations et des centres de Champagne Ardenne. Elles en avaient déduit que des décisions lourdes de conséquences étaient en train d’être prises et particulièrement pour certains centres. Il était clair que le Directeur régional de l’époque n’était plus le décisionnaire, et qu’il dégageait ses responsabilités face à la nouvelle carte des régions.

Inquiètes de la situation et de la place occupée par l’AFPA Champagne Ardenne dans un contexte de grands bouleversements politiques auxquels s’ajoutent les grandes manœuvres AFPA démarrées début 2015, les organisations syndicales se sont saisies du problème.

Après avoir constaté l’absence de projets portés par la nouvelle Direction —laquelle opte à l’inverse pour un réduction de la voilure face à une commande en berne— et après plusieurs échanges avec les partenaires et financeurs, les OS en ont étudié les différents aspects avant de redemander un CRE extraordinaire portant cette fois sur l’activité, les perspectives de maintien et de développement des centres en Champagne-Ardenne et de leur offre de formation.

Lors de cette demi-journée riche dans nos échanges, le Président de séance Dominique Schwach a communiqué les informations suivantes (en encadré) que nous commentons pour vous (en italique):

“La Champagne-Ardenne n’a pas d’identité régionale affirmée “les gens de Langres n’ont pas de point commun avec les Ardennais)”

Quel sens donner à cette affirmation ? En quoi cela donne-il des indications sur le devenir de notre région ?

“Si le client principal (la région) ne retient pas l’AFPA pour une formation, alors la formation disparaîtra définitivement par un processus mécanique : perte du plus gros marché – activité complémentaire insuffisante pour maintenir le dispositif- mobilité du formateur- disparition du plateau technique- impossibilité de répondre à l’appel d’offre suivant (exemple ITS à Reims).

L’offre de formation niveau 5 du bâtiment en CA est surdimensionnée (exemple : 4 formations de plaquistes alors qu’il n’y a de l’activité que pour 2),

Il faut apprendre et accepter de fonctionner en « grande région » ainsi les formations de conduite routière pourront être délocalisées (c’est déjà le cas en Lorraine), d’autres le sont déjà (restauration de Golbey) ; un exemple “type” : la formation TPI est mise en œuvre à Saint-Dizier (Haute Marne), pour un client de Commercy (Meuse) avec le Pôle Emploi local par un formateur de Reims (Marne) et le plateau technique issu de Charleville (Ardennes).”

Est-ce une raison suffisante pour ne rien développer en Champagne-Ardenne? Quid du développement si tout est conditionné par l’activité immédiate et centrée sur un seul client ? L’Afpa se positionne encore une fois dans une attitude de soumission totale au Conseil Régional (l’actuel ? celui de demain ?) et s’en sert pour légitimer ses manquements et ses mauvaises actions.

Pour mémoire, il n’y aura pas de pôle d’excellence en Champagne-Ardenne, alors que l’Alsace et la Lorraine en ont chacune un et rien n’est fait pour que les stagiaires d’autres régions puissent venir en Champagne-Ardenne.

La mobilité n’affectera pas que les formateurs puisque si leurs formations sont faites dans d’autres centres ou fermées, le travail administratif et les personnels d’appui en sont forcément affectés. Combien d’assistant-e-s techniques restera t-il pour un nombre de formations divisé par 2 ?

Ça pose aussi la question des plateaux, des conditions de travail du personnel … (sur le volet administratif, qui s’occupe de quoi ? qui prévoit les moyens pour les formateurs ?)

“L’AFPA n’est pas en situation de refuser un marché, il faut donc tout accepter.”

Mais on a plusieurs contre-exemples qui montre que la hiérarchie ne prend pas et ne se donne pas les moyens d’écrire une programmation qui permette la réalisation de nouveaux marchés, (les moyens matériels, la formation des formateurs. Il est indispensable d’associer davantage les formateurs, le personnel d’appui avec l’appui de l’ingénierie régionale ou de la DIIP, dès le début du dossier.

“Pour la région Champagne-Ardenne : 6 centres, c’est trop, 4, ça serait plus cohérent: un par département(…) la répartition des centres de la « grande région » doivent être en cohérence avec l’activité ; pour certains centres il n’a pas encore pris la décision, il y réfléchit : Rethel (qui ne serait pas inscrit dans la liste du patrimoine dévolu)ou encore Romilly qui est très enclavé”.

“L’AFPA n’est plus financée pour maintenir un maillage territorial, pour survivre (l’Afpa) doit se rapprocher des zones d’activité les plus importantes : les métropoles”

Là, les choses sont claires, on s’achemine vers des fermetures… mais lesquelles ? et à quelle échéance ?

Et quel service public de l’emploi pour les bénéficiaires ? Tout cela est contraire à l’esprit du discours de M. Rebsamen lors de la présentation de la loi sur le dialogue social qui vient de consacrer l’Afpa comme un acteur du service public de l’emploi par son maillage territorial

“Il y a des projets:

– une création de TAEB avec domotique (bâtiment niv. IV) et un projet formation fibre optique à Reims ; investissements en cours mais on n’a pas encore de commande publique, cette opération est pour l’instant un pari,

– le marché EDF « linky » (compteurs intelligents), appel d’Offre national sur lequel les centres AFPA de Reims et Romilly sont positionnés,

– INTERREG en partenariat avec le Forem (Organisme de Formation belge) pour des formations de secrétaire médicosocial à Charleville et d’Agent développement tourisme. Et l’aménagement de plateau « Praxibat »

– des formations dans le cadre nucléaire « grand carénage » (Nogent, Chooz,) à l’horizon 2017 et 2019″

Ces “lueurs de projets” à plus ou moins long terme semblent très insuffisantes pour répondre à la trop faible activité actuelle ou pour rassurer le personnel de la région sur son avenir. On remarque que :

  • Certains de ces marchés sont fortement concurrentiels, et donc l’activité n’est pas garantie.

  • Une information concernant l’ouverture du bassin de revitalisation sur Chalons sur Marne (30 millions d’euros pour compenser le départ des militaires) ne semble pas avoir retenu l’attention de la nouvelle direction régionale.

  • Des projets à horizon 2017, 2019 et surtout avec un volume stagiaire qui reste très limité et qui ne compense absolument pas les fermetures déjà effectuées et celles à venir : le centre de Reims a perdu 20 % de son personnel en 2014… et aura 1 formation de plus en 2016 ?

  • Du mépris pour les personnels qui présentent des projets alternatifs

  • Les problèmes de prescription et remplissage, l’absence de projet préparatoire qui sont de véritables handicaps pour la région.

Il faut engager un processus régional entre Direction et salariés pour faire évoluer la situation!

Sur propositions des OS de Champagne-Ardenne, la Direction ne semble pas hostile à travailler plus étroitement avec les salariés de la région en réfléchissant sur des projets pérennes avec tous les acteurs … nous disons CHICHE !!!

Nos conclusions

L’EPIC ce n’est pas avant 18 mois, la grande région administrative, c’est 1er janvier 2016….. Combien de formations restera-t-il à ces dates en Champagne Ardenne, combien auront déjà été délocalisées, regroupées, fermées ? Sans remplacement puisque les premiers projets semblent se positionner sur 2017… et sans certitudes…

Nous dénonçons aussi les grandes manœuvres sur le regroupement des directions régionales avec des entretiens organisés à l’initiative de la direction hors cadre légal (pas entretien d’évolution) avec C. HUNSINGER (adjoint au DRH Alsace/Lorraine/Champagne Ardenne) pour tous les personnels de la DR Champagne Ardenne :

– ces entretiens interviennent dans le contexte de regroupement des 3 régions avant même que le processus d’information consultation ne soit commencé avec les CRE

– d’après les premiers retours des salariés, la problématique de la mobilité (interne ou externe) est centrale; attention donc à ne pas être trop confiants sur la “confidentialité ou” l’impartialité” ou “la non-nocivité” de ces entretiens (qui remonte aux hiérarchiques) ; ne vous lâchez- pas totalement !!!

3 juillet 2015 8:10 Publié par