Regroupement des assistantes : énorme pagaille en vue !

Dans le projet dit de réorganisation de la direction, il est prévu de proposer à un ensemble de salariées une modification de leur contrat de travail. Sont visées : les assistantes techniques – les assistantes commerciales – les assistantes sourcing et recrutement – les assistantes de gestion. Ces assistantes seraient groupées en une seule catégorie polyvalente et positionnées en classe 8 (puis en classe 9 selon affinités…). Adieu les métiers, bienvenue aux compétences !

La nouvelle fiche de poste définit 3 grandes missions : la Gestion, le Recrutement et le Commercial ; la classe 8 est justifiée ainsi : « Compte tenu du niveau de technicité et d’engagement de chacune des 3 grandes missions, le poste est en classe 8. » S’il est aisé de comprendre ce que veut dire le mot de technicité, celui d’engagement peut, lui, revêtir plusieurs sens… mais l’AFPA reconnait donc qu’elle paye fort mal ses salariées qui exercent chacune déjà une de ces trois missions !

Pour le plan de prévention de la direction, dont quelques bribes ont été présentées à l’IC-CHSCT, tout baigne dans l’huile ! No problem ! Tout va s’arranger grâce à la parlote et à la « vigilance »… Il est cependant à craindre que ce changement crée une énorme pagaille dans les « pools » (adieu l’équipe, bienvenue le « pool »), au moins sur un point : celui du salaire… Il suffit de regarder le bilan salarial à fin 2018 (voir au verso).

Ces salariées sont actuellement positionnées dans 3 classes (6, 7, 8) et ont une prime d’expérience en moyenne de 12 %. Pour tout un chacun, un changement de classe équivaut à une augmentation conséquente de salaire, et ces salariées pensent avec raison que leur augmentation de salaire sera égale à la différence entre l’AME de leur classe et l’AME de la classe 8, avec la répercussion sur la prime d’expérience.

Ainsi les salariées en classe 6 s’attendent à recevoir une augmentation de 309 € (AME cl. 6 = 1517 et AME cl. 8 = 1 826), plus l’augmentation de la prime d’expérience de 37 €, au total 346 €

De même, les assistantes en classe 7 s’attendent à une augmentation au moins égale à la différence entre l’AME cl. 7 (1 671) et l’AME cl. 8 (1 823), soit 155 € plus l’augmentation de la prime d’expérience correspondant de 18 €), au total 173 €…

L’AFPA a une autre pratique. Une promotion ne garantit qu’une augmentation de salaire de 3% (article 13 des accords de  1996). En fait, les différentes augmentations individuelles acquises durant la carrière (« je vous parle d’un temps… ») viennent en déduction de l’augmentation attendue : seules les salariées payées au minimum de leur classe actuelle (déjà un salaire de misère) toucheront le minimum de la classe supérieure.

Si on applique cette pratique aux salaires actuels moyens des assistantes, on s’aperçoit que pour les salariées actuellement en classe 7, l’augmentation se bornera à 70 € par mois… pour un accroissement sans aucune mesure des responsabilités et de la charge de travail… Pour les assistantes actuellement en classe 6, l’augmentation devra être plus forte, entre 100 et 270 €, puisque l’AFPA est obligée de faire la somme de l’AME classe 8, de la Prime d’Expérience pour en moyenne 12 années d’ancienneté et de la PRU de 360 € et que cette somme dépasse les salaires actuels des classes 6 augmentés de 3%.

Pour les assistantes sourcing et recrutement qui sont déjà en classe 8, rien n’est prévu, c’est zéro !

Pour la même catégorie, 3 traitements différents sont donc prévus. Cette inégalité va créer un sentiment d’injustice qui risque de détériorer gravement les relations de travail.

Pire : comme il n’est pas prévu de règles collectives, chaque assistante va se voir définir son augmentation de salaire par son hiérarchique.  Le minimum de 3% ? Un peu plus ? Beaucoup plus ? A la tête du client ! Et ma/mon collègue ? Avantagée ? Injuste ! Désavantagée ? Injuste !

Pour les assistantes, impossible d’échapper à cette situation puisqu’elles sont obligées d’accepter la modification de leur contrat de travail (sinon c’est le licenciement !)

Pour les nouveaux managers RGS, quel beau cadeau à gérer d’entrée que cette pagaille en vue !

Et la même histoire de se répéter avec le passage en classe 9. Aucune règle objective n’est définie. Ce sera selon le bon vouloir des hiérarchiques. Là encore, pagaille garantie ! (Fiche de poste : « Si une personne dispose des compétences pour tenir indifféremment les 3 grandes missions décrites, passage en classe 9, dans les 3 mois suivant la mise en place de cette nouvelle fonction, sous condition de validation par le responsable hiérarchique et le DRH R. » « Pour les assistant(e)s de formation de classe 8 qui le souhaitent, un parcours de formation individualisé sera construit dans les 3 mois suivant la mise en place de la fonction, afin de leur permettre d’être en capacité de réaliser l’ensemble des 3 missions et ainsi évoluer en classe 9. A l’issue de cette formation, une mise en situation réelle sera effectuée d’une durée de 2 mois pour chacune des 2 missions différentes de la spécialité d’origine et une validation sera ensuite réalisée par le responsable hiérarchique et le DRH R. Il peut alors exercer en polyvalence, les 3 missions, avec une répartition variable selon l’organisation sans pour autant excéder la charge de travail. »)

SUD demande à ce que toutes les assistantes, y compris les actuelles assistantes sourcing-recrutement, reçoivent la même augmentation d’un montant forfaitaire de 270 €.

SUD demande à ce que des règles objectives et transparentes soient définies pour le passage en classe 9 et pour l’augmentation de salaire qui en découle.

Source Bilan salarial 2018

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22 octobre 2019 5:25 Publié par