Le centre AFPA du Puy en Velay : constats, regrets… et espoirs !

En cette fin d’année 2020, il nous semble utile de faire un point sur ce que vit notre centre et son personnel. Au vu des espoirs de ces derniers mois et des attendus des prochaines années cela nous semble d’autant plus important.

L’histoire

Parce que le passé c’est l’histoire de notre centre, il nous semble utile de rappeler à toutes et à tous comment et pourquoi le centre du Puy en Velay existe toujours.

Le 18 octobre 2018, la direction générale de l’AFPA, à la surprise générale, annonce un PSE et la fermeture de 38 centres dont celui du Puy en Velay.Dès lors, nos trois organisations décident de se battre pour démontrer qu’un autre projet est possible, que le centre du Puy en Velay a toute son utilité sociale ainsi que sa place dans le paysage local de la formation et que les 27 emplois doivent être sauvés.

Dès le lendemain, nous nous adressons aux femmes et hommes politiques locaux(Maires, Sénateurs, Député(e)s, Président du Département et de l’Agglomération), nous organisons une rencontre sur site avec le Président du Conseil Régional et la Vice-Présidente en charge de la formation, nous faisons voter des motions de soutien aux collectivités locales, nous organisons une journée de mobilisation, nous créons une pétition de soutien auprès du grand public et pour finir le préfet, à notre demande organise une table ronde à laquelle nous faisons inviter la Directrice Générale et le Directeur Régional ; la presse locale et régionale nous suivent et font écho de nos actions.

Face aux pressions politiques et au combat des salariés, en février 2019, la direction générale annonce finalement que le centre ne fermera pas et que les emplois seront conservés. Ce sera un village de l’AFPA, le 1er en France.

Les responsables de ce concept sont venus sur site expliquer au personnel les fondements de ce projet et nous demander notre avis et notre aide afin de promouvoir le concept auprès des différents acteurs. Ce que nous avons fait auprès du Président du Conseil Régional, tout en précisant que le centre devait rester un centre de formation et que les 27 emplois devaient être maintenus.

La Directrice Générale s’est engagée sur ces deux points en précisant que le centre ne survivra qu’avec un collectif fort, mené par une direction renouvelée qui saurait insuffler la confiance à un personnel très éprouvé tout au long de ces mois passés.

Nous ne pouvions qu’approuver cette décision. Par ailleurs, la DG nous informe que nous avons du temps, car un tel projet ne peut aboutir en quelques mois.

Et maintenant, plus de 18 mois après, où en sommes-nous ?

Sur notre volonté que le centre reste un centre de formation, force est de constater que c’est loin d’être gagné ! Il reste très peu de formateurs dont plusieurs n’ont aucune perspective d’action de formation. A ce jour, seulement 2 actions de formations qualifiantes sont validées pour 2021 !!!

Nous sommes favorables au Village et à la Manufacture mais nous maintenons que la formation doit rester le coeur de notre activité. Seul, le concept village/Manufacture ne peut assurer la pérennité du centre et de ses emplois. Initialement la location de plateaux techniques performants à des acteurs locaux devait s’accompagner de formation. Aujourd’hui cette dernière est inexistante.

La carte des emplois dessinée par la direction dans le cadre du PSE, a surtout favorisé l’embauche de hiérarchiques dont le nombre interroge ainsi que de faire disparaître des postes de formateurs. On peut notamment souligner l’incohérence d’avoir des formateurs sans formation (MRVI, ADVF…), des actions sans formateur (EEB) ainsi que de recréer des silos empêchant le travail collectif.

Enfin plus grave, ce qui semble avoir échoué, c’est le retour de la confiance du personnel et la reconstruction d’un collectif fort et tourné vers l’avenir. Pour cela nous avions appelé de nos vœux le renouvellement de l’équipe de direction.  L’objectif était de redonner du sens au travail de chacun au sein d’un collectif grandement renouvelé. L’enjeu était et reste vital à nos yeux.

Pourtant aujourd’hui, nous déplorons pèle mêle : une carte des emplois incohérente, de nombreux arrêts maladies, des départs précipités de salariés, le départ du responsable de formation qui est parti selon son choix personnel et qui était en poste depuis 6 mois , des méthodes de management brutales et d’un autre âge (flicage, pointage, remontrance, déstabilisation, remise en cause perpétuelle, défiance, mensonges
délibérés…), une direction qui a peur du collectif et qui s’applique à diviser, une communication interne erratique voire absente, une communication externe insuffisante et maladroite et un mixage ‘anciens’ ‘nouveaux’ complètement raté.

Globalement, nous constatons qu’on a demandé au personnel de s’adapter alors que les méthodes de Management, elles, n’ont pas changé.

Nous demandons à la Directrice du centre et à chaque Manager :

  • De se préoccuper du mal être engendré
  • De ramener la sérénité au travail auquel chacun a droit
  • De respecter chaque personne
  • De clarifier les missions de chacun en donnant les perspectives indispensables pour se projeter
  • De s’attacher à créer un vrai dialogue social sincère, loyal et serein
  • De créer les conditions d’échanges au sein de chaque service ET du collectif dans sa globalité
  • De tout mettre en œuvre pour que la formation qualifiante reste LE cœur de notre activité

Ayons une ambition commune pour le centre dans lequel toutes les activités doivent être développées autour d’un seul et même collectif.

Ensemble nous pouvons réussir !

Individuellement nous ne pourrons qu’échouer !

Les syndicats SUD, CGT et CFDT du Puy-en-Velay

10 décembre 2020 9:25 Publié par