burnout

Le burnout par ceux qui l’ont vécu

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Notre société peine à reconnaître les maladies psychologiques causées par le travail. Bien que près d’un salarié sur cinq se dit être potentiellement en burnout, le sujet continue de faire débat au sein du pouvoir. La proposition de loi portée par le député François Ruffin a été rejetée à l’Assemblée Nationale au début du mois Du haut de la tribune, la ministre du travail Muriel Pénicaud n’hésitait pas à affirmer le 12 février dernier que le burnout n’était pas une maladie professionnelle.

L’excellent documentaire d’Elsa Feyner “la mécanique burnout” (revoir le documentaire) diffusé dans l’émission Le monde en face sur la 5 deux jours plus tard constitue la meilleure réponse au déni de la ministre…

 

 

Loin des réthoriques de perchoir, la journaliste démontre par les faits que le sujet est grave et qu’il est urgent de s’y attaquer. Les personnes victimes de la maladie nous expliquent comment elles se sont effondrés du jour au lendemain. La sociologue Danièle Lienhard donne un éclairage à leurs témoignages en analysant l’évolution des entreprises, du management et des collectifs de travail. En complément le psychiatre Robert Neuberger montre comment notre relation au travail nous expose aux risques du burnout.

Non il n’y pas de profils prédestinés au burnout

On voit comment ceux qui se sentaient fort ceux qui s’investissaient à fond dans leur boulot chutent du jour au lendemain sans avoir perçu les signes de leur épuisement. La maladie laisse des séquelles que le temps ne parvient pas toujours à résorber et les personnes en sortent fragilisés et vieillis prématurément. On apprend comment une relation excessive au travail entretenue par un management centré sur la performance peut se révéler piégeante. Les pratiques du changement permanent qui visent à contrôler les salariés en leur faisant croire que leurs compétences sont obsolètes dégradent également leur santé.

Tant qu’on est en rage, on n’est pas déprimé

La réalisation ne s’arrête à ce constat déprimant, elle dévoile aussi les moyens de lutter pour se préserver. Pour les experts il est dangereux de s’engager à fond et au contraire il est sain de “ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier” en gardant de la distance avec les injonctions managériales. “Tant qu’on est en rage, on est pas déprimé” nous dit Robert Neuberger. Il précise qu’il ne s’agit pas de tuer son patron mais on comprend que l’on a intérêt à conserver un esprit critique, à s’exprimer et à lutter pour défendre ses idées. Cela constitue un excellent antidote à la déprime.

La France figure parmi les mauvais élèves, d’autres pays ont pris en considération la question du mal-être au travail autrement que par des mesures d’inaptitudes et des cellules d’écoute psychologique. A quand un vrai travail préventif ? On sait que cela figure parmi les obligations de l’employeur et que cela s’inscrit dans les missions du CHSCT mais la mise en pratique reste hasardeuse.

Le malheur n’est pas créatif précise Danièle Lienhard qui invite les employeurs a établir d’autres relations de travail pour le bien des salariés comme  celui des entreprises.
 
Revoir la mécanique Burnout : https://www.youtube.com/watch?v=VWC6Y1gimDI

26 février 2018 3:29 Publié par